14 - Them!


Petite, je m'amusais à exterminer les fourmis dans le jardin de mes grands-parents. Les araignées de la chambre du bas aussi d'ailleurs. Je détestais ces bestioles.
Et puis, j'ai grandi. J'ai pris conscience que tous les êtres vivants ont leur utilité (oui, oui, même les poux et les morpions!), et j'ai cessé mes génocides gratuits.

Maintenant, lorsque j'ai le choix, je préfère toujours chasser l'animal dehors que de l'exécuter. Ça me coute parfois des efforts de reconduire les arachnides aux pattes velues répugnantes et généralement récalcitrants à rester sur la feuille de journal que j'ai nonchalamment saisie pour les évacuer, mais je m'y contrains.
Parfois, dans ma grande paresse, je fais appel au duo de la mort, Thémis la griffe et Aksaq crocs pointus, l'une tue, l'autre mange, ni vu ni connu et la mort de l'animal n'est pas perdue.

L'an passé, nous avions aperçu quelques fourmis dans notre cuisine, mais le problème semblait s'être réglé seul au bout d'une semaine. Malheureusement, c'est de nouveau le cas ce printemps. Nous en avons aperçu une petite dizaine il y a deux semaines, puis, après avoir fermé la prise extérieure, plus rien. Nous avons donc naïvement cru que nous avions coupé leur accès à la maison. Sauf qu'en me levant ce matin, j'en ai croisé 7, l’œil alerte et la patte vaillante, qui déambulaient entre mon salon et ma cuisine.

Le problème des fourmis, c'est que ce n'est pas spécialement facile à évacuer, c'est pire qu'une araignée, ça ne va vraiment jamais où on veut que ça aille et ça ne daigne certainement pas monter sur la feuille de papier journal qu'on leur tend charitablement. De toute façon, si tu relâches une fourmi en dehors de sa piste, il y a toutes les chances qu'elle ne retrouve pas son nid, alors autant confier la tâche au duo de choc sus-cité. Sauf que les deux compères ne collaborent pas toujours. Et là, c'est le drame. Car si mon conjoint n'est pas là pour faire le chasseur cromagnon protégeant sa famille des affreux prédateurs, je me vois contrainte d'écraser le pauvre animal et d’entendre sa carapace craquer sous le mouchoir que j'utilise.

Car dans notre malheur, nos visiteuses sont de grosses fourmis charpentières, qui ont de plus la mauvaise habitude de creuser le bois pour y établir leur nid. Et je les soupçonne de s'être installées sous notre toit - ce qui signifie qu'il va nous falloir agir de façon bien plus radicale que d'exécuter les quelques spécimens que nous croisons, avant que la charpente ne s'écroule sur nos têtes.

Demain, j'appelle un exterminateur.



Commentaires

  1. C'est moyen sympa, ça, comme visite (je parle des fourmis, hein).

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  2. Très moyen. Mais l'exterminateur est passé. Lundi, on perce des trous dans les murs pour y dispenser une poudre anti-fourmis. En espérant que ça fonctionne.

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