79 - Communiquer

Du plus loin qu'il m'en souvienne, j'aime les expressions un peu quétaines j'ai eu de la difficulté à communiquer et même, je dirais, à entrer en connexion avec ceux qui m'entourent.
Dès l'école primaire, j'ai remarqué que, contrairement à la plupart des autres enfants, j'avais peu, voire pas, d'amis. Il y avait bien D., en CM2, mais à part elle, je crois que je peux juste parler de «camarades de classe» à cette époque.
Au collège et au lycée, les choses se sont progressivement arrangées, et même si j'étais loin d'être la plus populaire, j'avais quelques amis proches. Mais l'apprentissage des relations a été pour moi difficile et plus d'une fois j'ai pleuré, seule dans ma chambre. Je me rendais malade pour un mot un peu dur, je ne comprenais pas pourquoi une fille que je croyais mon amie se tournait vers quelqu'un d'autre ou passait simplement moins de temps que d'habitude avec moi, etc.
Je ne parle même pas de l'apprentissage des relations amoureuses qui m'ont fait passer par bien des montagnes russes.
J'ai appris aujourd'hui à relativiser, mais je suis toujours sujette à la sur-interprétation des gestes ou des mots de l'autre - sur-interprétation susceptible de me plonger dans les abimes les plus profonds comme de m'élever sur les sommets les plus hauts. J'ai donc appris à me méfier de mes propres réactions.

Mais ce que je regrette le plus dans cette difficulté à communiquer que j'ai, outre ma propension à commettre des bourdes parce que je suis trop directe, c'est mon incapacité à faire de gentilles choses simples.
Je regrette de ne pas être capable de dire à cet inconnu combien sa remarque me fait plaisir.
Je regrette de ne pas être capable de dire à ma voisine ou à ma nounou combien elle sont belles.
Je regrette de ne pas être capable de dire à cette amie combien je la trouve courageuse.
Je regrette de ne pas être capable de dire à mes proches combien je les aime...

Commentaires

  1. D? Mince alors, je me souviens de Maudhalioua et BenjaminG. (c'était tes amis, non?), mais je ne vois pas qui était D...
    Oui, dire des choses gentilles, ce n'est pas toujours facile, mais ça vaut le coup de se forcer un peu (même si la dernière collègue à qui j'ai demandé si elle était allée chez le coiffeur a réagi un peu bizarrement).

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  2. Oui, peut-être que les deux dont tu parles étaient un peu plus que des camarades. J'avais quand même été invitée à leurs anniversaires.
    Mais oui, les choses gentilles, ça vaut le coup.

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  3. Mais, c'est qui, D ?
    Pour le reste, je te comprends totalement... Mais moi, c'est un problème de timidité. Je n'ose pas aller vers les autres, et quand j'ose, c'est souvent pour dire un truc de manière tellement maladroite que ça peut être mal interprété... Du coup, je reste dans ma grotte.

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