51 - Conciliation famille-travail

Quand j'étais petite, ma mère ne travaillait pas. Et comme mon père était professeur, nous avions la chance (même si ado, j'ai parfois pensé que c'était de la malchance) de passer beaucoup de temps en famille. Mes parents ont eu tout le loisir de nous suivre au niveau scolaire, mais également de partager de belles activités et de passer de longues vacances en notre compagnie. Et a posteriori, cela représentait une sacrée qualité de vie.
Pour notre part, mon conjoint et moi-même avons des métiers tout à fait conventionnels - selon les postes qu'il occupe, l'homme peut même être susceptible de travailler en dehors des heures ouvrables. Comme nous habitons en banlieue (note pour les parisiens: la banlieue montréalaise, c'est du pipi de chat à côté de Paris, mais il ne faut nullement négliger le pouvoir d'enquiquinement des conditions atmosphériques, des sempiternels travaux de voirie et des accidents sur les rares ponts permettant d'accéder à l'île)(car Montréal est une île pour ceux qui l'ignorent), nous sommes donc soumis aux aléas du voyagement, généralement en voiture, les transports en communs restant fort limités - comme partout en Amérique du Nord.
Quand j'ai eu le Prophète, j'ai pris conscience qu'il était hors de question pour moi de le laisser 10 heures par jour en garderie, de le stresser le matin pour que nous puissions être à l'heure, de courir le soir pour le récupérer, et de sacrifier nos vacances en famille - car une nounou qui prend 4 à 5 semaines de vacances et des parents qui n'en ont légalement que 2 chacun, ça réduit drastiquement les possibilités, sauf à prendre des congés non rémunérés, au bon vouloir de l'employeur.
J'ai donc fait le choix de me lancer à mon compte et de travailler de la maison. Exit le temps perdu en transport, qui est autant de temps gagné pour trainasser avec les enfants le matin. Exit le stress d'être à l'heure à la garderie pour récupérer les enfants, nous sommes à 5 à 10 minutes à pied, selon l'enneigement de la chaussée et la motivation des troupes (parfois, Fleur veut marcher, ce qui nous ralentit fatalement - mais à moins d'être pressée, je ne la décourage pas!). Je me paye même le luxe de placoter avec ma nounou, ce qui nous a permis de créer une belle complicité.
La garderie est fermée? Pas de problème, je prends congé si je veux. De toute façon, il me reste toujours la possibilité de travailler pendant les siestes et le soir en cas de besoin. Bref, pour l'instant, nos enfants ont tout le temps de grandir en paix.
L'arrivée de l'Empereur, cependant, est venue bousculer nos habitudes: comme il n'est guère possible de sortir un nouveau-né quand il fait -30, c'est leur père qui a dû se charger d'emmener le deux grands à la garderie. Et les stresser et courir le matin pour être à l'heure au travail, et rusher le soir pour ne pas arriver en retard chez la nounou (qui est fort compréhensive, mais nous ne voulons pas abuser de sa gentillesse!). Du coup, tout le monde est fatigué, donc irritable et irritant...
Heureusement, le temps commence à se réchauffer, et je pourrai bientôt reprendre le flambeau. J'ai déjà pu constater l'effet positif sur l'humeur de tout ce beau monde des quelques journées de redoux qui m'ont permis d'accompagner les enfants et donc de laisser tout le monde souffler un peu.
N'empêche, c'est dans ces moments-là que je vois à quel point j'ai de la chance d'avoir tant de disponibilité pour mes enfants.
Nous avons une vie vraiment plus zen que la moyenne...


Commentaires

  1. Oui, être disponible pour ses enfants, ne pas avoir à se poser la question de leur garde pendant qu'ils sont en congé (de nounou ou d'école), c'est une véritable chance. Je la savoure.

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